La dernière rose était sortie seule, en retard ;
Comme un signe, comme chaque année.
La dernière rose est morte ce matin
Mordue par le froid, giflée par la pluie
Et tu n'auras pas même
Senti le parfum qu'elle te destinait
Et tu n'auras pas même
Perçu le velours qu'elle t'offrait
Ses derniers pétales sont tombés
Une fois de plus, sans toi.
J'aurais pu la ramener vers moi
et prolonger sa vie de quelques jours
Et pourtant, je n'ai pas fait un geste,
Je l'ai laissée mourir
Malgré ce qui la retenait à moi,
Ce qu'elle était pour moi,
Malgré le souvenir de toi.
Douze mois d'hiver, c'est long !
Aussi la tristesse s'enkyste-t-elle sournoisement
Et nulle autre femme ne rallume ce qui est mort.
j'ai beau avoir été trahi
J'ai beau avoir été sali
Par toi !
Tu resteras tapie au fond de moi
A jamais !

Dédié à L.