Je marchais seul, le cœur à nu
sur le chemin de l'aube offerte,
quand je l'ai soudain reconnue
élevée là, à peine ouverte.
Elle sortait de l'aube, habillée de rosée :
Un bouton d'églantine au revers du printemps !
Posant ma lèvre en ses pétales étalés
j'offris ma soif en forme d'éveil, doucement.
Je ne savais rien de sa nuit
et seul son présent m'importait,
parce qu'il éveillait le mien.
L'instant partagé nous disait
les mots d'argent mis au matin
à germer en source de vie.
Je restais là, émerveillé;
sur moi, la rosée se posait,
la terre se mettait à chanter,
même le temps s'enracinait...
Et quand roulant d'elle dans le creux de mes mains,
quelque perle de lune s'en venait mourir,
je rêvais déjà l'éclat de son sourire
disant pour elle et moi, l'amour en son écrin.

Dédié à S.